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Les pratiquants du Bhakti-Yoga cherchent à entrer en contact avec l'être suprême ou une divinité, au travers de prières ou d'un mode de vie particulier.
Selon David Frawley, "Il existe de nombreuses pratiques de dévotion: la célébration de rituels pûjâ, les chants de dévotion kîrtana, réciter les noms de Dieu japa, méditer sur la forme du Divin upâsanâ." 1
Au centre de l'Inde
L'adoration et le culte dévotionnel affectueux d'un dieu personnel - la bhakti - fait partie de la plupart des traditions religieuses. En Inde méridionale, Vers -300, il existait deux mouvements dévotionnels parallèles, le premier centré sur Vishnou et le second sur Shiva.
Les dévots de Krishna l'adorent soit comme un parent, un fils, un enfant, un ami. Sa première épouse et reine Rukminî à ses côtés ou comme l'adolescent accompagné de son amour d'enfance et éternelle compagne Râdhâ, considérées toutes deux comme des incarnations partielles de Lakshmi modèle de dévotion.
Ces deux principaux systèmes de culte de Krishna se sont développés, chacun avec son propre système philosophique inspiré de Chantayan.
Au Nord de l'Inde
Le mouvement Vishnouïte s'est répandu au nord de la péninsule, où il se divise lui-même en deux camps, l'un adorant Vishnou sous la forme de son avatar Ramâ, l'autre sous la forme de Krishna.
Dans la période entre 1400 et 1650, un grand mouvement pour la bhakti s'étend dans l'Inde du Nord. Les enseignements de ce mouvement proposent de se débarrasser des fardeaux du rituel et de la caste et des complexités subtiles de la philosophie pour simplement exprimer leur immense amour pour Dieu. Cette période est également caractérisée par une profusion de littérature dévotionnelle.
Durant la première moitié du xve siècle, Ramânânda enseigne que Ramâ est le seigneur suprême, et que le salut peut être atteint par amour et dévotion pour lui, et par la répétition de son nom.
L'ashram Ramânânda à Vârânasî devient alors un centre religieux influent, à partir duquel ses idées vont pénétrer toutes les classes de la société indienne.
Parmi les premières écoles, on trouve celle de Vira-Shaiva, au XIIIe siècle. Son fondateur, Basava (1125-1167), rejette le système des castes, nie la suprématie des brahmanes, condamne les sacrifices rituels, accepte les femmes dans son école et insiste sur la bhakti et le culte d'un seul dieu, Shiva. Ses élèves s'appellent des vira-shaivas, ce qui veut dire « les dévots de Shiva ».
Au Sud de l'Inde
L'école Shaiva Siddhanta est une forme de Shivaïsme - ou culte de Shiva - que l'on trouve dans l'Inde du Sud et qui a été fondée autour de 1300. Selon cette école, Shiva est Dieu, et son amour infini est révélé dans les actes divins de la création, de la conservation et de la destruction de l'univers, et dans la libération de l'âme.
Selon Eric Baret : "Le teyyam, art rituel propre au Kerala, cache sous son aspect dramatique une majestueuse actualisation de la démarche tantrique.
Pendant la saison sèche, loin des flots touristiques, les districts de Kasaragod et de Kannur, au Nord du Malabar, deviennent le territoire de la grande Déesse Kâlî. Choisis dans les plus basses castes, héritiers d’un savoir ancestral transmis de père en fils avec la plus grande dévotion, des hommes incarnent, à la demande d’un temple, d’un particulier ou à des dates cycliques, diverses formes de Kâlî et autres divinités ou héros du passé. Après des heures de préparation, les gigantesques costumes et les maquillages magiques achevés, ces hommes transformés par la transe danseront pendant des heures, d’un rythme propre à chacune des déités qu’ils incarneront.
L’extraordinaire apparence d’un teyyam nous plonge dans un monde d’une extrême subtilité, depuis les maquillages rappelant souvent ceux du Pacifique Sud, aux coiffes dépassant parfois dix mètres de haut, jusqu’au maniement des armes traditionnelles de Kâlî. Cet archétype charnel de la dualité apparente de l’homme et de sa résolution est pure vision, darshan. L’étonnement et l’admiration présentent alors la forme extrême de la non-pensée." 2
"Comme le reflet tire sa vie du miroir, l’irréel réel, base du tantrisme, se trouve exprimé dans le teyyam du Kerala. Indemne de l'influence moderne, ce rituel pré-aryen, qui intègre de nombreuses déités hindoues, recèle encore une expression pénétrée de sens métaphysique : l’insignifiance de la personne et la toute-puissance de la Déesse.
Bhadrakâlî amène la prospérité à ses adorateurs. Elle est représentée au Kerala dans son expression dramatique, une main brandissant le bouclier shetakam, parfois couplé avec le trident, l’autre, l’épée pallival ou le gourdin de Kâlî, à la fois protection contre et destruction de la pensée dualisante. L’épée représente la vision interne libre du monde objectif, comme les cendres de l’ascète bhasma symbolisent l’intuition qui ôte tout voile. Le croissant de lune Chandrakâla, qui orne nombre de ses coiffes, manifeste la source du nectar divin amrita.
Le représentant de la Déesse incarne le sacrifice de soi âtmavalî l’offrande à la divinité de sa faculté de penser, de sentir, d’agir. Le teyyam est la réalisation de l’évidence de la non-séparation advaita brahma sâdhanâ, qui, si elle s’exprime au début de la démarche comme un mouvement dualiste, se révèle, dans la clarté, en identité non personnelle avec la vie." 2
Bibliographie :
•(fr) David Frawley, Yoga et Ayurveda, Ed. Turiya, 2004, 400 p. ISBN 2951801904.
•(fr) Eric Baret, Corps de vibration6 novembre 2015 Editeur : Almora
•(fr) Eric Baret, Le seul désir : Dans la nudité des tantra13 mars 2006 Editeur : Almora
•(fr) Eric Baret, Le yoga tantrique du cachemire – 19 août 2014 Editeur : Les Editions du Relié
District de Kannur, Malabar, Inde.
puja Individuelle
puja au soleil levant
Prayers to Sri Malai Perumal in Tamil Nadu
Puja, or prayers, in different forms.
Philosophie indienne (classique ou traditionnelle)
Bhakti yoga • Jñāna Yoga • Karma yoga • Rāja Yoga
école du Yoga
Notes : 1
1.Pages 81, David Frawley, Yoga et Ayurveda, Ed. Turiya, 2004, 400 p. ISBN 2951801904.
2.Extraits du site d'Eric Baret : http://www.bhairava.ws/Teyyam/index.html